Quand on me demande quels sont mes auteurs préférés, Tracy
Chevalier fait souvent partie de la liste des heureux élus. Et pourtant la
demoiselle écrit des livres de filles. Je n’accroche pas aux livres de filles.
Marc Lévy me passe complètement au-dessus de la tête, les Pintades ne me
touchent pas, pas plus que Bridget Jones.
Mais Tracy Chevalier arrive à me bouleverser complètement.
Peut être parce qu’elle écrits des livres de filles intelligents. La jeune
fille à la perle était un pur bijou, et j’ai dévoré tous ses autres romans avec
le même appétit.
Ses livres nous renvoient toujours à des époques révolues et
dans des lieux qu’on ose plus imaginer aujourd’hui. Son dernier roman,
L’innocence, nous ramène à Londres à la fin du 18ème siècle. Comme
pour le Récital des anges on suit des enfants, qui n’en seront plus vraiment à la fin du livre. Le passage de
l’innocence à l’expérience. Ici, c’est une famille qui suite à un drame
familial va quitter le Dorset pour s’installer à Londres sous l’impulsion d’un
directeur de cirque. Les deux enfants, Masie et Jem, vont alors rencontrer
Maggie, qui va les guider dans la grande ville, et partager avec eux leurs
aventures.
Pour une fois, le point de vue des femmes y est moins
relaté, mais on retrouve encore des personnages ayant vraiment existé, comme le
poète William Blake ou Philip Astley.
J’aime la façon dont l’auteur nous propulse des siècles en
arrière. J’aime la façon dont elle a d’écrire, dans un style jamais
prétentieux, mais jamais infantilisant non plus. J’aime le goût doux amer que
nous laisse chacun de ses livres.
Cette fois-ci, c’était plus doux qu’amer…