En décalage

Une polémique a récemment agité le myspace de Soan. Sony aurait demandé aux fans le retrait des vidéos et photos du concert, secouant le drapeau d’Hadopi. Une fois encore, les maisons de disque, et ici Sony puisque c’est elle qu’il faut pointer du doigt montrent à quel point elles sont en décalage avec le public. Ne rien laisser de libre. Sans même réfléchir au bénéfice que cela pourrait apporter.

J’achète des cds, parfois des dvds musicaux (mais pour le coup c’est souvent pour les offrir), je vais aux concerts, je traine des copines aux concerts (Big up à Céline qui accepte toujours sans même savoir dans quel pétrin je l’emmène). Et je découvre ce que j’écoute par le net. Parce que bon, la seule radio que j’écoute c’est RadioNEO et qu’ils ne disent pas toujours les titres, et le seul que j’ai connu par la télé c’est Soan (et encore, c’est son myspace qui m’a convaincu). J’utilise Deezer et Spotify, mais aussi ReverbNation en attendant d’avoir les cd, mais surtout parce que là où j’écoute le plus de la musique c’est sur mon ordi. Là dans mes dernières découvertes, j’ai Charlie et je vous déteste. Je guette une date pour pouvoir aller les voir en concert. Et en sortant si je suis complètement convaincu, je repartirai avec le CD dans ma besace de Mary Poppins.

 Et si je ne parlais que de musique, mais ça commence à être comme ça pour tout. Je suis devenue une grande fan d’Hero corp (d’ailleurs je prépare une note à ce sujet pour vous dire à quel point c’est bien et qu’il faut l’acheter). J’ai pris en cours la première saison qui était rediffusée récemment sur Comédie tous les dimanches. Sauf que une fois (et forcément pour la fin) j’avais autre chose à faire que squatter devant la télé. Alors bon j’ai regardé les derniers épisodes sur le net en streaming (je sais c'est mal, il faut pas le faire). Après j’ai eu vite fait de me faire offrir le DVD pour Noël et de squatter ma télé pour la saison 2. J’en ai aussi profité pour faire de la pub autour de moi, vidéo à l’appui (parfois mise à disposition par les acteurs et réalisateurs eux-même).

Le pire chez moi, c’est probablement la BD qui a su trouver sa place sur le net. Je consomme beaucoup de BD depuis toute petite. Je me rappelle qu’on allait à la bibli avec un caddie et que je passais mon samedi après-midi à les dévorer allongée sur mon lit. Je continue à aller à la bibli mais maintenant j’aime bien avoir mes bouquins à moi. Sans le net, mes armoires de bd seraient probablement plus vides. Probablement pas de Blast, ni de Mutafukaz, ni de Pénélope Baguieu et tant d’autres encore. Parce que le net, non seulement nous fait découvrir de nouveaux artistes mais en plus nous ouvre l’esprit, nous force à aller vers d’autres univers, et quelque part forme notre esprit, notamment critique. Je serai probablement restée à la BD franco-belge. Et ça je pense que les maisons d’éditions l’ont compris : Dargaud, Ankama, et d’autres offrent des contenus exclusifs sur internet. En plus un attachement particulier se crée avec les auteurs (surtout pour les blogs bd).  Alors oui ça peut être à double tranchant. Parce qu’on se croit faussement proche de l’artiste et forcément on s’en crée une image et le retour de bâton peut être dur, ça peut aussi créer des fans hystériques. Mais pour le commun des gens, c’est juste un super plus.

Souvent je me demande ce que seraient mes gouts sans Internet. Musicalement, je serai probablement restée à de « vieux » groupes ou chanteurs genre Noir Désir, Zebda, Louise Attaque, Renaud, Brel, Brassens. Que du en pause ou du mort ou presque. Pas de rencontre avec Bénabar qui a quand même marqué un grand tournant chez moi. Peut-être quelques groupes anglais et encore. Pour la télé et le ciné, ça n’aurait pas beaucoup changé mais j’aurai surement manqué quelques films sans trop de promo. En BD j’aurai été soumise à la volonté de ma bibliothèque ou des boutiques.

Une ouverture sur le monde vraiment réduite en fait.